Le Désert des Agriates : idéal pour ses plages et ses randonnées

Le Désert des Agriates est l’un des rares déserts d’Europe. Cependant, le terme de désert est légèrement abusif. Ne vous attendez pas à voir le Sahara ! Il s’agit plutôt d’un vaste territoire de 15 000 ha vallonné et rocailleux au climat plutôt aride et recouvert par le maquis corse. Certes, il y fait très chaud en été, et les habitations sont rares, mais il faut relativiser comparé aux grands déserts de ce monde.

Où se trouve le désert des Agriates ?

Il est situé en Haute-Corse près de la ville de Saint-Florent. Délimité au nord par le littoral et au sud par le massif montagneux de Tenda, il se prolonge d’est en ouest de Saint-Florent à la plage de l’Ostriconi. Il comprend les communes de Saint-Florent, Santo-Pietro-di-Tenda, San-Gavino-di-Tenda, et Palasca. Casta est le seul village habité de la zone.

Pourquoi le désert des Agriates ?

Le nom des Agriates (ou l’Agriate en langue corse) vient du fait que ces terres étaient autrefois des terres agricoles. En effet, la région a même été considérée comme le grenier de la Corse à une certaine époque. Les bergers venaient y faire paître leurs troupeaux. Aujourd’hui, quelques parcelles sont encore cultivées avec de la vigne notamment. Des vestiges de l’époque glorieuse subsistent avec les abris de bergers, les fameux paillers (ou paillets).

Que voir dans le désert des Agriates ?

Si la région est célèbre pour ses plages, aussi belles que difficilement accessibles, elle comporte aussi son lot de paysages naturels typiques et de sites historiques. Le Conservatoire du Littoral a d’ailleurs acquis peu à peu tout le territoire afin de le protéger. Voyons quels sont les incontournables de ces terres sauvages et préservées.

Les 4 plages du littoral

D’est en ouest, en partant de Saint-Florent et sur environ 37 km de côtes, vous trouverez les plages de Lotu, de Saleccia, de Ghignu et de l’Ostriconi. Toutes ces plages sont accessibles de différentes manières. Sachez cependant que vous ne pourrez pas y accéder avec une voiture de location ordinaire. Il vous faudra soit y aller en 4×4 (certaines sociétés vous emmènent ou vous louent les véhicules) en passant par les sentiers qui partent de la route départementale D81, soit par bateau (navettes régulières durant la haute saison), soit à pied. Attention, le chemin à pied est réservé aux plus sportifs des vacanciers car il faut souvent plusieurs heures pour rejoindre les plages sous un soleil ardent. Ce n’est pas recommandé aux familles avec jeunes enfants ni aux personnes âgées.

La plage de Lotu (ou Loto ou Lodu ou Lodo) est une petite plage très mignonne aux eaux limpides à proximité de Saint-Florent. Elle draine généralement son lot de touristes en saison estivale.

La plage de la Saleccia est sans doute la plus belle des 4. Elle s’étend sur un kilomètre et propose un véritable paysage de carte postale. Le sable fin à la blancheur d’albâtre et les eaux aux différentes nuances de bleu font rêver !

La plage de Ghignu est peut-être la plus sauvage (mais aussi la plus difficile d’accès). Ses dunes, son maquis et ses paillers en font la plus authentique des plages de l’Agriate.

La plage de l’Ostriconi, située à l’embouchure de la rivière Ostriconi, vous promet aussi de belles séances de bronzette dans un cadre magique qui s’étire sur 800 m de long entre les dunes de sable blanc.

Les itinéraires de randonnée

Tout dépend de ce que vous avez envie de voir. Le top reste bien entendu de suivre le littoral en empruntant le sentier des douaniers. Attention, cette petite escapade est une véritable excursion qui peut durer 2 à 3 jours. Mais en suivant ce chemin, vous serez récompensé par les plus belles plages de Corse aux eaux turquoises et au sable blanc. A noter que près de Ghignu, vous pouvez passer la nuit dans un pailler (ou paillet), petit abri construit en pierres qui servait autrefois aux bergers. Ces refuges abritent 4 à 6 places de couchage. Le confort est spartiate. Pas de matelas fourni. Les sanitaires sont collectifs et l’eau n’est pas potable. Il vous en coûtera 12 euros par nuit et par personne.

Si vous préférez les terres de l’arrière-pays, vous pouvez vous attaquer à l’ascension du Monte Genova (421 m et point culminant des Agriates), inselberg de greiss granitique. L’itinéraire est peu fréquenté. Au sommet, vous aurez une vue splendide sur le maquis et les plages du nord. Vous aurez aussi l’occasion de découvrir une arche en pierre, et de noter vos impressions dans un livre d’or destiné aux voyageurs.

La zone abrite aussi 3 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (aussi dites ZNIEFF) à parcourir pour profiter de leur nature sauvage et préservée. A l’extrême ouest, quelques promenades dans les dunes autour de l’embouchure de l’Ostriconi sont à envisager en famille. Vous pouvez notamment faire le tour du petit étang. Autour de Saleccia, vous pouvez aussi vous balader dans les dunes boisées de pins d’Alep et entre les oliviers sauvages à Punta di Curza. Les embouchures des rivières Fium’Santo et du Valdolese sont également des endroits agréables pour de petites balades sympathiques.

Le patrimoine

Plusieurs tours ponctuent le littoral. Parmi elles, on notera particulièrement la Tour de Mortella, classée monument historique, et la Tour de l’Ostriconi. Bâtie au 16ème siècle, la Tour de la Mortella est située à l’est des Agriates dans le Golfe de Saint-Florent. Elle présente encore un pan de mur et une demi-couronne de mâchicoulis. Quant à la Tour de l’ostriconi, comme tant d’autres tours de la côte, elle est typique des tours carrées génoises chargées de participer à la défense de l’île toujours au 16ème siècle.

On peut aussi remonter beaucoup plus loin dans le temps, en allant voir les dolmens datant du Néolithique.  Au nord de Casta, le Monte Revincu offre ainsi 2 dolmens classés monuments historiques. A voir pour les passionnés d’histoire. Ce derniers peuvent en supplément se faire une rando sur cette petite montagne typique du désert (365 m d’altitude).